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I love to love



«Ce que l'amour n'oserait prendre, l'amour ose le donner.» (Denys Gagnon)


«Oh I love to love

But my baby just loves to dance

He wants to dance, He loves to dance, He's got to dance

Oh I love to love

But my baby just loves to dance

Oh I love to love

But there's no time for our romance

No no no oh [1]»


J'aime aimer. Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, mais jamais pas du tout. Oh! Ne vous méprenez pas, de grâce: Je ne suis pas une déesse de l'amour, je suis plutôt maladroite quand j'embrasse avec la langue (ça tourbillonne de tous bords, tous côtés et ça déborde un peu de la zone, mettons) et je suis aussi romantique qu'un enjoliveur de roue qui roule dans le fossé après l'évitement manqué d'un nid de poule aux allures de piscine olympique (c'est du moins ce que je me plais à raconter). Je n'ai pas la prétention de savoir mieux aimer qu'une autre, non plus. Je suis assurément une petite amie ordinaire, et même piètre à mes heures, étant trop indépendante, détachée de toutes les dates possibles et difficile à suivre dans les méandres d'une vie que je mène à ma façon, un peu égoïstement par moment, et où l'orthodoxie n'est pas le principal leitmotiv. Je suis franchement une mauvaise blonde, probablement plus faite pour être aimée une nuit que pour la vie. Je nage contre le courant perpétuellement. Je n'ai pas dit que je savais aimer, du moins bien aimer. J'ai dit que j'aime aimer.

Je suis du genre à tomber raide dingue amoureuse à toutes les semaines d'un petit quelque chose. Vous allez dire: «Woh les moteurs! T'as l'amour facile, girl!». Hé oui, j'ai l'amourrrr facile comme 1+1=2, le cœur mou comme de la guimauve grillée sur le feu de camp et la palpitation accélérée aussi fréquente que le nombre de fois où «Despacito [2]» est passé à la radio cet été. Si je n'ai pas le béguin, le béguin s'arrange pour me trouver. Je peux vous lister une panoplie d'amours de ma vie: Les hommes que j'ai eu dans ma vie (ben tsé), Istanbul (sa bouffe, ses boutiques et ses gens), Alex Kovalev (chut, il ne le sait pas!), le soccer (l'Impact de Montréal, le Galatasaray, Ardaaaaa, Mohamed Salah et Zlatan), Dany Laferrière, Facundo Cabral et Eduardo Galeano (bon, deux d'entre eux sont décédés, mais à entendre leur voix, je tombe dans les pommes), la poutine italienne (extra fromage si possible), les Wunderbar (miam!), Mashrou' Leila (le violon d'Haig et la folie d'Hamed), mes chiens (la vie est un carlin), les jumpsuits Ralph Lauren, les chaussures (j'en possède un million), le thé au lait (je peux remuer ciel et terre pour en dénicher une bouteille, c'est une addiction grave), les livres papier, la boxe (Beterbiev all the way), Jérôme Ferrer (Mon dieu! Sa poutine au foie gras!), la diversité culturelle (habille-toi comme tu veux), ma meilleure amie Mélanie, le kombucha. La liste est longue, je peux continuer mais vous allez penser que je suis une vraie «guidoune [3]» de l'amour, donc je me garde un jardin secret (j'ai tout de même une réputation à protéger... #NOT).


Ma carrière d'amoureuse transie a commencé toute jeune... Probablement quand j'avais cinq ans et des poussières d'étoile. C'est à cet âge que j'ai découvert qu'on pouvait se marier et faire des bébés. Je ne savais pas comment ça se faisait vraiment, je précise, mais j'avais tout de même compris le concept de palpitations cardiaques et des joues rosies. Et à cinq ans, mon cœur battait pour deux mâles en même temps: Lucky Luke le cow-boy solitaire (solitaire de même, il serait probablement aujourd'hui un assidu de Pornhub) et Optimus Prime, le gros truck viril des Transformers. J'avais du goût, c'est effrayant (raclements de gorge)! On voit que j'étais déjà naturellement attirée par des modèles masculins très différents... si on peut considérer une van comme étant mâle. Parce que c'est pas si évident, au premier coup d'œil. Puis, j'ai grandi. Un peu. C'est Anton Stastny, mon premier amour sportif, un Slovaque, qui a volé mi corazón à Optimus (mais il s'en est remis, n'ayez crainte. Je l'ai quitté tout en douceur.). Anton n'a été qu'un amour de passage, un rebound de ma rupture avec le Transformer. Roch Voisine a été celui qui a véritablement pris le relais pour occuper mes pensées de petite fille qui regardait Top Jeunesse et qui fredonnait Hélène en maudissant mes parents de m'avoir donné le mauvais prénom. Et il y a eu Robert Downey Jr, ensuite. Parce qu'il était un beau ténébreux. Et moi, j'aime les ténèbres.


J'aime Wladimir Klitschko. J'aime Patrice Bergeron en uniforme des Bruins. J'aime Javier Bardem (et j'aime sa femme Penelope, elle serait mon genre, elle aussi). J'aime Adam Cohen et son p'tit accent cute à mort (grrr). J'aime Ricky Martin qui se shake le bonbon (m'en fou qu'il est gai). J'aime les gros nez avec du caractère (vous avez bien lu). J'aime les plateaux de fruits exotiques avec du chili à fruits saupoudré dessus. J'aime David Beckham (il fait un charmant retraité tatoué). J'aime mon chum, lui et sa face de faux italien. Pis j'aime ceux qui sont pas mon chum aussi. J'suis pas aveugle, tsé. J'aime les toiles de Kandinsky, Malevitch et Mondrian. J'aime les comédies françaises. J'aime aussi Corneille et son swag. Et ce petit couple japonais aux vêtements assortis qui déambule main dans la main à l'aéroport de Narita. J'aime Robin des Bois (Kevin Costner en Robin, je suis certaine que ça «frenche» mieux. J'sais pas pourquoi.). J'aime ma nièce Alexane. J'aime les tacos et les micheladas. J'aime Karl Lagarfeld et sa Choupette birmane. I love to love.


J'en ai eu des crush, des kick, des béguins... J'ai eu souvent les yeux dans la graisse de bines, j'ai été frappée par la foudre et visée par les maudites flèches de Cupidon... J'ai eu le cœur qui battait la chamade (boom boom, boom boom), des papillons plein l'estomac (c'est fatiguant, ça!), mes atomes ont été bien crochus avec tout plein de gens qui n'en savaient que dalle... J'ai aimé inconditionnellement, et parfois comme une sotte de qualité premium... J'ai braillé ma vie à en avoir la face ridée comme un pruneau... J'ai bouffé mes émotions, eu des sueurs froides, déchiré des photos, aimé en cachette... J'ai hésité entre deux propositions indécentes, avoué ma flamme à brûle pourpoint, j'ai montré mes seins en masse... Tout cela pour dire que je suis probablement la pire amoureuse au monde, ou la meilleure, ça dépend de ce qui pend (Ok. C'est pas l'expression que je voulais écrire, mais je l'ai fait pareil, parce que ça «fitte» avec le contexte).


Je n'ai pas connu bibliquement tant de «quelqu'un» que cela, là. Ne partez pas en peur! J'ai tout de même un vaste jardin secret à propos duquel je ne parle jamais dans mes textes. Il faut comprendre de tout ce charabia que je suis une fille qui fonctionne par coups de cœur, et que l'amour pour moi a un sens plus large que la vie de couple. J'aime aimer. Je craque pour mes amis de la même façon que j'ai craqué pour tous mes amoureux. C'est la finalité de cet amour qui s'avère différente. J'ai eu une kyrielle de girlcrush amicaux et quelques amis ++, et je me dis que si je n'ai pas toujours eu de chance en relations de couple, j'en ai à revendre en amitié. Et je «tombe» en amitié comme d'autres en amour, peu importe la profondeur de la chute. Je suis prête à aller au bout du monde pour voir des amis. En ce sens, je ne voyage que rarement pour les lieux, mais fréquemment pour les gens que j'aime. Je ferais des pieds et des mains pour passer une soirée avec mes «sœurs turques» à Sakarya et Istanbul, ou avec mon amiga au Caire. Je ne manquerais pour rien au monde mes soirées montréalaises «steak et prosecco» avec ma belle salvadorienne et mon chinito préféré. Et mes lunchs de «ventilation tartare» avec ma BFF [4]. En amitié, j'ai du goût. Que voulez-vous, on l'a ou on ne l'a pas.


«Pourquoi faudrait-il aimer rarement pour aimer beaucoup?», a écrit Camus. Bonne question. Pourquoi ne pas aimer au meilleur de ses capacités? Pourquoi ne pas aimer la vie, l'embrasser, l'honorer du mieux que l'on puisse faire? J'ai envie que ma vie soit remplie d'amour à donner et je m'en balance un peu d'en recevoir en échange. J'ai décidé que le troc d'amour n'était pas obligatoire. Je n'ai juste pas envie de réserver mon amour pour les moments rares ou spéciaux. Je n'ai pas envie de me sentir triste de ne pas être aimée par quelqu'un que j'aime pourtant, moi. Je veux aimer malgré tout et même si ce n'est pas réciproque. On ne force pas l'amour, on ne force l'amitié, on ne force pas les sentiments, et on ne plaira jamais à tout le monde sur Terre. Même si je suis une charmeuse et que j'aime le jeu de la séduction (c'est mon égo, ça!), je n'en ai pas besoin pour être heureuse. Ce que je veux surtout, c'est sentir mon cœur battre, être vivant, exister. Et c'est lorsqu'il bascule pour un nouvel ami, un nouvel engouement, une nouvelle passion, une petite flamme, qu'il s'exécute et bat comme s'il n'y avait pas de lendemain. Je veux saupoudrer des bons sentiments partout où je me prend les pieds, c'est ma poudre de perlimpinpin. Je n'ai pas envie d'être aussi vertueuse que les individus qui gardent leur amour pour ceux qui le méritent vraiment. Aimer gratuitement, c'est aimer librement.


Je suis libre.




[1] I love to love, chanson de Tina Charles


[2] Chanson de Luis Fonsi


[3] fille aux mœurs légères


[4] BFF: Best friend forever, meilleure amie.



| par La vie est un piment

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